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Le collectif genevois pour la grève du 15 mai présente ses revendications face à la crise du covid-19

Le collectif genevois pour la grève du 15 mai a présenté aujourd’hui lors d’une conférence de presse ses revendications face à la crise du covid-19. Pour le collectif, qui s’engage pour une justice climatique et sociale, de nombreux parallèles peuvent être tirés entre la crise du coronavirus et la crise climatique, tant en termes de causes que de conséquences. En ce qui concerne l’après-covid, le collectif a fortement souligné l’importance de ne pas retourner au « business as usual ».


Le collectif genevois pour la grève du 15 mai, constitué de nombreuses organisations venant d’horizons divers, s’est formé dans le but d’organiser une grève pour la justice climatique et sociale le 15 mai, connue au niveau national sous le nom Grève pour l’Avenir. La situation sanitaire actuelle ne permettant pas de mener à bien ce projet, il sera reporté à une date ultérieure. En plus de préparer un programme alternatif pour le 15 mai avec diverses actions, le collectif genevois est resté très actif et a rédigé un dossier d’analyses et d’exigences face à la crise du coronavirus.


Lors d’une conférence de presse en ligne, le collectif a présenté ses revendications. Elles balayent un champ extrêmement vaste, allant de la suspension de loyers au non-renflouement des entreprises polluantes, en passant par l’accueil de réfugié·e·x·s par la Suisse ou encore la mise en oeuvre de la souveraineté alimentaire. Pour Thomas, étudiant et militant pour le climat, la nécessité de couvrir de nombreux domaines constitue une évidence. « Le but initial de la grève du 15 mai était justement de montrer que la lutte pour la justice climatique ne se cantonne pas à tenter d’enrayer la hausse des températures ou la montée des eaux mais constitue une lutte éminemment sociale. C’est dans ce même état esprit que nous avons adopté ces revendications ».
Pour le collectif, de nombreuses leçons peuvent être tirées de la crise du covid-19 en vue de la crise climatique. « Cette crise touche tout le monde, mais pas avec la même intensité. Ce sont les personnes les plus précarisées et les plus opprimées qui sont le plus touchées, ce qui donne lieu à un renforcement des inégalités », avance Emilie, militante féministe active en faveur des luttes paysannes. « On peut appliquer exactement le même constat à la crise climatique », ajoute-iel. Selon les intervenant.e.x.s, la question des réfugié·e·x·s illustre bien cette situation. « Quand on sait qu’il y aura plus de 250 millions de réfugié·e·x·s climatiques d’ici 2050 et que l’on voit l’inaction des gouvernements, alors que le virus se développe dans des camps surpeuplés et déjà inhumains auparavant, cela ne présage rien de bon.», affirme Annette, militante syndicale et anticapitaliste. « Nos agissements aujourd’hui déterminent ceux de demain, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. », précise-t-iel.


Et quid de l’après-coronavirus ? Un message clair ressort : un retour au business as usual est impensable. Pour Patrick, enseignant et militant syndical, « nous ne pouvons pas simplement faire comme si rien ne s’était passé. Cette crise du coronavirus nous donne clairement un avant-goût de la crise climatique. D’ailleurs, elles ont une même cause : la primauté des profits sur les besoins des gens et des écosystèmes. Aujourd’hui, on doit présenter la note à ceux qui se sont enrichis de la sorte, en détruisant la planète et les services sociaux. Si comme en 2008, nous acceptons de payer pour leur dette, nous devenons encore plus les esclaves du système capitaliste. » « C’est donc notre rôle de montrer qu’une alternative est possible et de proposer des mesures concrètes à mettre en place pour éviter de foncer droit dans le mur, d’où notre démarche », conclut Christine, retraitée et activiste pour le climat.

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