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Annuler la dette – Rassemblement samedi 15.10. 🔥

Pour l’annulation de la dette du Sud

Le rĂ©chauffement climatique est sĂ»rement le premier sujet politique de l’Histoire qui implique Ă  ce point tous les pays sur la planète. Pour faire face Ă  la catastrophe climatique, les États doivent agir de manière coordonnĂ©e et transformer leurs Ă©conomies. Cependant, tous les pays n’ont pas les mĂŞmes responsabilitĂ©s historiques, ni les mĂŞmes niveaux de vie. Ă€ quoi pourrait donc ressembler un avenir dĂ©sirable d’un point de vue global ? 

Dans cet article, nous souhaitons thĂ©matiser un des premiers pas nĂ©cessaires pour se rapprocher d’un ordre du monde moins inĂ©galitaire et plus Ă©cologique: l’annulation de la dette que les pays du Sud Global doivent payer au Fond MonĂ©taire International (FMI) et Ă  la Banque Mondiale. RĂ©cemment, un mouvement mondial nommĂ© Dette pour le Climat, qui demande justement l’annulation de ces dettes, a vu le jour. La Grève du climat s’y est jointe et organise un premier Ă©vĂ©nement en Suisse romande : le 15 octobre Ă  14 heures, sur la Plaine de Plainpalais Ă  Genève, aura lieu un après-midi de discours, de jeux, d’expositions, etc. au sujet de la dette.

Quelle est donc l’origine de ces dettes et pourquoi vouloir les abolir ? Depuis la pĂ©riode coloniale, les pays du Sud Global se sont massivement endettĂ©s envers des institutions comme le FMI et la Banque Mondiale. Parfois, les dettes ont Ă©tĂ© contractĂ©es par des gouvernements coloniaux eux-mĂŞmes. C’est par exemple le cas en RĂ©publique DĂ©mocratique du Congo (RDC) oĂą une partie de la dette date des annĂ©es 1950, la Belgique ayant empruntĂ© cet argent afin d’exploiter sa colonie et ses ressources naturelles. Cependant, c’est actuellement la RDC qui doit payer les intĂ©rĂŞts de cette dette. Les dettes sont parfois aussi des mĂ©canismes de contrĂ´le nĂ©ocolonial, car elles permettent Ă  des institutions comme le FMI d’imposer certaines politiques Ă©conomiques aux pays en Ă©change de nouveaux emprunts. L’annulation des dettes rendrait donc l’autonomie aux pays du Sud de dĂ©finir souverainement le chemin qu’ils souhaitent suivre, sans devoir se soumettre Ă  des volontĂ©s capitalistes du Nord.    

Mais quel est le lien entre ces dettes et l’écologie? Souvent, le poids de la dette pousse les pays endettés dans un cercle vicieux ne leur laissant pas d’autre choix que de développer leurs industries fossiles pour payer les intérêts de ces dettes. Le paiement des intérêts de la dette constitue donc un transfert de richesses du Sud vers le Nord.

Cette situation est doublement injuste, car en réalité ce sont les pays du Nord qui ont une dette écologique croissante envers les pays du Sud. Le Nord est responsable d’une énorme partie des émissions historiques de gaz à effet de serre et aujourd’hui encore, ce sont les multinationales du Nord qui continuent l’extraction et le pillage des ressources dans le Sud. Le projet de Total, le géant pétrolier français, qui veut construire le East African Crude Oil Pipeline (EACOP), désastre écologique et social s’il était amené à se réaliser, en est un parfait exemple.

De plus, ce sont actuellement les pays du Sud qui souffrent déjà énormément des conséquences environnementales de cette poursuite de l’extractivisme. Le Pakistan doit-il payer ses dettes alors qu’il a besoin de millions pour reconstruire le pays?

La dette des pays du Sud est donc un enjeu crucial de réparation coloniale et de justice climatique et le mouvement de contestation de ces dettes ne date d’ailleurs pas d’hier. En effet, le 15 octobre prochain marque aussi les 35 ans de l’assassinat de Thomas Sankara, chef d’État du Burkina Faso de 1983 à 1987 et révolutionnaire anti-impérialiste. Quelques mois avant son assassinat, il prononce un discours célèbre où il appelle à un refus collectif des pays endettés de payer leurs dettes. Cette revendication conserve toute son actualité aujourd’hui, à l’heure où la pandémie du covid-19 et la crise économique qui en résulte contribuent à une multiplication des demandes pour enfin annuler ces dettes.

L’annulation de ces dettes entamerait un processus urgent de justice climatique dans lequel le Nord commencerait enfin Ă  prendre ses responsabilitĂ©s et Ă  payer une partie de sa dette Ă©cologique et sociale envers le Sud. 

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur ce sujet et contribuer au mouvement global d’abolition de la dette, nous nous réjouissons de vous voir le 15 octobre à Genève.

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